Past

Publié le par pain-killer

Coup de blues en ce moment. Je ressasse beaucoup ce passé qui m'a tant blessée, sans trop savoir pourquoi. Enfin j'ai bien une idée, je crois que je ne l'ai toujours pas accepté. J'en ai parlé, à plusieurs personnes, mais sans forcément dire à quel point ça me pèse, au quotidien. Jvais repartir du début. A 16 ou 17 ans, une gynéco me prescrit une pillule, en majorité pour le mal au ventre. Je grossis, j'ai encore plus mal qu'avant, alors je lui dit, que quelquechose n'est pas normal. Alors elle m'en donne une autre. Pour les douleurs, c'est beaucoup mieux. Par contre, je continue à grossir, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois. Et elle ne me croyait pas, disait que c'était "ma faute, c'est bien connu, les étudiants ça mange n'importe comment". Je finis par dire stop, c'est plus possiblen j'arrête la pillule, le mal au ventre reprend. Ca au moins je sais ce que c'est: des ovaires polymicrokystiques; en français ça veut dire que j'ai des dizaines de petits kystes. Evidemment comme ils sont petits, on peut pas les enlever. C'est ça qui cause la douleur, et accessoirement des troubles de l'ovulation, ce qui risque de me compliquer la vie quand je voudrais des enfants. Cela dit, au final, c'est pas ce qui m'énerve. La douleur reprend donc dès l'arrêt de la pillule, et je vais voir une endocrinologue (spécialiste des hormones) pour savoir si elle peut expliquer ce que j'ai. Une batterie de tests, 3L de sang en moins et quelques mois plus tard, le verdict tombe: hyperinsulinémie. Encore un mot compliqué pour dire quelquechose de simple: mon corps sécrète trop d'insuline (non non, rien à voir avec le diabète). Ca tombe bien, quand j'apprends ça, je suis en fac de biologie. Je sais donc exactement à quoi sert l'insuline: à stocker les acides gras sous forme de triglycérides et à inhiber l'utilisation des triglycérides stockés. Traduction? Je stocke tout, et je ne perds rien. Conséquence logique: régime. Mais régime pour des raisons médicales, car prendre du poids, ça augmente la taille des kystes aux ovaires, ça augmente tout les risques cardio-vasculaires, ça entraine des problèmes d'articulations et j'en passe. La deuxième bonne nouvelle: le taux d'insuline ne peut qu'augmenter, mais ne se réduira jamais. En gros, régime pour le reste de ma vie. Et surtout régime strict: légumes, légumes et légumes. Ah j'ai le droit à 100 grammes de viande par jour, 100g de féculents 1 jour sur 3 et uniquement des féculents complets, 2 fruits par jour (surtout pas plus, les fruits c'est sucré!), 30 grammes de laitages et une cuillère de matière grasse par jour maximum. Evidemment, les sucres et autres sont totalement bannis. Je sais, ya pire. Sauf que la plupart des gens le font par choix, pendant quelques semaines avant l'été. Moi c'est à vie. Je ne le sait que depuis 4 ans, et je n'ai jamais réussi à le respecter plus d'un mois. Je finis toujours par craquer, un jour où l'autre. Imaginez, se dire qu'on a le droit à rien, jamais, même si j'arrive a maigrir. Et se dire que tout est du à l'erreur d'un médecin qui ne m'a pas écoutée, car oui, c'est bien du à la pillule qui était mal dosée. Chaque écart se paye, cher, très cher. 3kg en un week-end, c'est rapide. Surtout quand on sait qu'il faut ensuite 3 mois pour en perdre 1 seul ... 

 

Evidemment, à partir de là, pillule à bannir. ça peut paraitre bête, mais à 18 ans et à notre époque, ça complique les choses. C'est tellement courant. Elle me propose quand même un autre traitement, qui permettra de limiter le mal au ventre. J'ai aussi les anti-douleurs au cas où. Chose que j'ai oublié de préciser: je suis allergique à l'ibuprofène, la molécule qui se trouve dans 90% des anti-douleurs. Ce traitement marche un temps et puis l'année dernière, vers décembre, plus aucun effet, le cycle qui se dérègle totalement. Je retourne chez l'endrocrino, on arrete le traitement et on attend que le cycle revienne. 2 mois plus tard, toujours rien, mais mal au ventre, pendant ces 2 mois, et l'anti-douleur qui est supprimé de la vente car très fortement dosé, plusieurs personnes ont fait des overdoses. C'est reparti pour les tests, une boule de stress dans la gorge. Prises de sang, echographies ... La première bonne nouvelle: les kystes n'ont pas grossis et il n'y en a pas plus qu'avant. La deuxième bonne nouvelle: le cyle reprend, je peux retourner chez l'endocrino. Victoire, une nouvelle pillule naturelle vient de sortir, elle me conviendra surement et ne changera rien à mes problèmes d'insuline. Je la prends donc et pendant les 6 premiers mois, je fais 6 prises de sang, pour être sûres que ça n'influence pas la sécrétion d'insuline. Tout va bien, analyse après analyse, je déstresse, tout redevient normal et la pillule atténue grandement le mal au ventre. Le régime par contre est d'autant plus dur que je suis moins souvent chez moi et donc plus souvent tentée. J'ai pas envie de le reprocher à mes proches, ni de les priver, mais les voir manger tout ce à quoi je n'aurais jamais le droit, c'est pas évident. Et cet été, seule chez moi, sans bcp manger à cause de la chaleur, je parviens enfin à perdre quelque kilos. La pillule cependant fait de moins en moins d'effets pour le mal au ventre. Je pense que c'est le stress, car je pars à 950km pour mes études. Même pays, certes mais l'éloignement de la famille, des amis, et puis un nouveau départ, une nouvelle vie et un master qui promet d'être difficile. Au fur et à mesure, le mal au ventre redevient de plus en plus fort. J'ai pas toujours le temps d'y penser, ni d'y accorder de l'importance avec tout le travail que j'ai. Alors j'oublie, je fais ce que j'ai à faire. Les vacances de noel arrivent, entre les révisions et la famille je ne vois pas le temps passer. Au final, malgré les fêtes j'ai pris qu'1/2kg pour une fois. J'enchaine avec la semaine de révision et les partiels. Puis le week end tant attendu dans le sud, pour retrouver les amis de licence. L'impression de grossir, mais vu les écarts du week-end, c'est pas si étonnant. Le second semestre reprend, et je continue à grossir et j'ai tjs aussi mal au ventre. Et me voila, ce soir, à me retrouver 4 ans en arrière, les mêmes questions en tête. Est-ce que mes écarts ont refait augmentr le taux d'insuline, ce qui fait que je grossis? Est-ce que cette pillule me convient finalement ou est-ce que c'est ça qui me détraque? Et malgré tout, malgré ma volonté de m'en sortir la plupart du temps, il y a des moments où je ne suis pas assez forte, et je craque. Malgré toutes mes résolutions, je mange mal, j'achète des choses qui sont mauvaises pour moi. Et bien sur, j'en suis consciente, alors je culpabilise et j'écris, tout en sachant que dès demain je referais les mêmes erreurs.

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